Skip to content

Histoire

La ville a changé de nom de nombreuses fois. Le premier nom répertorié de notre commune est Bulgi, il date de 1135 (XIIème siècle). Cependant, des vestiges de l’époque Gallo-Romaine ont été découverts : des monnaies circulant pendant le Haut et Bas Empire, des poteries. De plus, « Les mémoires de St-germain » par Terninck, attestent de la découverte de vases, de bijoux, de monnaies de bronze, d’un bracelet, d’urnes funéraires remplies d’ossements et d’un grand bronze de l’empereur Hadrien (117-138, IIème siècle après JC soit le Haut Empire) au sein d’un cimetière. D’autres découvertes ont eu lieu au cours du XIXème siècle soit par des fouilles ou par hasard au cours de travaux. Son passé préhistorique n’a jamais pu être prouvé par des sources historiques. Bully était donc un village Artésien, aux origines gallo-romaines.

Son emplacement géographique, a fait de Bully un terrain de combat au grès de passages des armées. En effet, Bully-les-Mines est voisin de trois places fortes : Arras, Béthune et Lens.

Pendant le Moyen-âge : En 1213, le village est dévasté par les troupes du Comte de Flandre, Ferrand du Portugal. En 1303, il est complètement rasé, jusqu’à l’abattage de ses arbres. En 1348, un tiers de la population française meurt de la peste noire. En 1383, le village est assailli par les Flamands révoltés. L’Artois fut lourdement touché par trois fléaux : Guerre/Famine/Peste.

Pendant l’époque Moderne : Lors de l’invasion de l’Artois par Louis XII, en 1513, Bully-les-Mines fut une nouvelle fois ravagé par les troupes Françaises et Albanaises qui pillèrent les récoltes, chevaux et bestiaux. De 1555 à 1560, le receveur du domaine de Lens ne peut prélever aucun impôt, tant la population est éprouvée. En 1648, lors de la Bataille de Lens, Bully fut le témoin du choc des armées du grand Condé et des Espagnols. De 1709 à 1712, Bully fut ruiné par les séjours des armées qui amenèrent des pillages, lors de la guerre de Succession d’Espagne. «La Paix d’Utrecht », signée en 1713, permit à la commune de se reconstruire jusqu’à la Révolution. En 1796, un incendie consuma la moitié du village, ainsi le lieu-dit « le chemin brûlé », nous rappelle les malheurs du passé.

Pendant l’époque Contemporaine : Lors de la Première Guerre Mondiale, 1914-1918, Bully-les-Mines demeure libre de l’occupation allemande. Le 12 avril 1918, la menace Germanique sur Béthune, entraîne l’exode d’une partie des Bullygeois. Bully n’est pas autant ravagé que ses voisins, mais souffre également de la Grande Guerre. Des soldats français, anglais et canadiens se cantonnent dans les écoles, les fosses, et même chez les habitants. Des mineurs trop jeunes et trop âgés continuent d’alimenter les mines. Des obus lourds sont tirés avec le train blindé qui navigue sur les lignes des Mines, de Bully à Marqueffles. Des soldats et des civils sont également touchés. La population assiste aux combats sur la voie ferrée, par les voies aériennes, mais est également témoin des combats sanglants qui font rage à Notre Dame de Lorette. 315 Bullygeois ont perdu la vie :

  • 224 braves Bullygeois sont morts au champ d’honneur, le plus célèbre d’entre eux, est le soldat Fernand Marche « le coureur de Verdun »
  • 91 civils sont décédés
  • La population de 1914 s’élevait à 6 671 personnes donc Bully a perdu 4,72 % de sa population. Ainsi, le 25 septembre 1920, Bully obtient la Croix de Guerre.

Lors de la Seconde Guerre Mondiale, Bully-les-Mines n’évite pas une seconde fois l’occupation Allemande, pendant 4 années, 1940-1944. Le 10 mai 1940, un afflux de réfugiés en provenance de Maubeuge, Valenciennes, Anzin, etc. Viennent se réfugier au sein de la commune. Ils sont logés dans les maisons inhabitées ou abandonnées. Des secours sont organisés, mais limités, car le percepteur de la ville s’est enfui avec les fonds. Des pillages se produisent. Le 22 mai 1940, dix otages sont choisis par un officier Allemand zélé : le Maire Mr Pierre Baillot, le commissaire de police Mr Aimé Berard, le secrétaire du commissariat Mr Léon Monnier et sept employés communaux. Les otages sont remis en liberté, mais la Kommandantur s’installe, rue Jean Jaurès. Le rationnement affecte les Bullygeois comme le reste des Français. Des arrestations interviennent, surtout chez les membres du Parti Communiste. Pour éviter le STO, les Bullygeois rejoignent la compagnie de Béthune car le charbon est une nécessité, même pour l’occupant. L’immense majorité des Bullygeois réprouve l’Occupation. Mai-juin 1941, un mouvement de grève affecte les puits des Mines. Une grève insurrectionnelle a lieu le 30 août 1944. La Résistance s’organise, avec la « La Voix du Nord » et « Libération Nord ». Le premier groupe a 4 dirigeants : Dambrine, Baudet, Leroux et Monnier. Leurs actions sont :

  • Journal clandestin « Le Patriote »
  • Distribution de tracts
  • Sabotages à la Fosse 1 de Bully
  • Sabotages des ponts de chemins de fer
  • FTP (Francs-tireurs et partisans) et FFI (Forces françaises de l’intérieur) se développent

Le 2 septembre 1944, Libération de Bully par les troupes Anglaises.

  • 20 soldats sont morts au champ d’honneur
  • 7 enfants sont décédés pendant les combats pour la libération
  • 4 déportations
  • 4 fusillés

Citons en figures emblématiques de la Résistance Bullygeoise : Suzanne Blin, Françoise Goulois, Narcisse Houque, Alfred Josien, Louis Monchy et Marcel Sagnol.

L’histoire minière de notre commune

Bully a dépendu de deux juridictions, « La Compagnie des Mines de Béthune » et « La Société Houillère de Liévin ».

La transformation du village et l’accroissement rapide de sa population sont la conséquence de la houille sur le territoire de la commune. En effet, fin XIXème siècle, Bully est une petite commune d’environ 400 âmes, pauvre et mal cultivée, où les ressources étaient si restreintes, que l’on ne pût y trouver le bois nécessaire, à la construction du premier abri pour exécuter les sondages. À cette époque, les habitants résidaient dans le village, concentré autour de l’église Saint-Maclou. Quatre sondages ont eu lieu à Bully, les résultats encouragent la Compagnie de Béthune à déposer une demande de concession le 31 mars 1851. Fin 1850, Alexis Boitelle, directeur de la « Compagnie des Mines de Béthune », arrive à Bully avec les ouvriers et le matériel nécessaire à l’exploitation des premiers sondages.

En 1853, la fosse n°1 extrait sa première tonne de charbon ! L’aventure charbonnière va alors profondément modifier le paysage de la commune, qui atteint alors 1 450 habitants.

La fosse n°2, ou Fosse de Mazingarbe, à cause de sa proximité avec cette ville, démarre son activité en 1855.
Au fil des années, des habitations sortent de terre au lieu-dit « Les Brebis », le carreau de Fosse 6, l’église Ste Barbe, les écoles, les Grands Bureaux, des routes, des voies ferrées, une gare fut dénommée « Gare des Brebis-Grenay ». Cet ensemble forme ce que l’on appellera « Hameau des Brebis », qui avait la particularité de se situer sur le territoire des deux communes de Bully-les-Mines et Mazingarbe.

En 1861, se tiendra au centre du village aux lieux-dits les « Hautes Warnières » (actuelle place Victor Hugo), un marché hebdomadaire qui se déroulera le jeudi, où l’on trouve toutes sortes de denrées. En 1876, le marché des Brebis, réservé aux légumes et aux comestibles, ouvrira le samedi 7 octobre, et se déroule tous les samedis. Ces deux marchés hebdomadaires ont résisté à l’épreuve du temps.

Une catastrophe minière à la Fosse n°1 fit 19 victimes dont l’ingénieur Célestin Delattre et des enfants de 9 à 15 ans, le 18 novembre 1869.
Lors du Conseil Municipal du 18 décembre 1897, les membres ont approuvé à l’unanimité la proposition du Maire de donner au hameau le nom des Brebis et de donner le nom de Bully à l’agglomération. Le 17 février 1898, il est décidé de ne maintenir le nom des Brebis que pour la partie située sur le territoire de Mazingarbe, la partie Bullygeoise prenant naturellement le nom de Bully-les-Mines. Le village de Bully se dénomme quant à lui « la Hauteville ».
Le 28 août 1925, le Maire donne communication du décret du 25 juillet 1925 concernant la dénomination de Bully qui sera désormais Bully-les-Mines, afin d’éviter toute erreur de communication entre les villes de Bully et Grenay, en référence à la gare qui porte le même nom.

L’historique des noms de notre commune à travers les époques

  • Bulgi en 1135
  • Bugi en 1152
  • Builli en 1157, en 1202 et en 1219
  • Bullia en 1198
  • Bulli en 1266 et en 1327
  • Bully en 1270
  • Builly en 1218, 1295, 1312, 1396, 1426 et en 1539
  • Boulli en 1303
  • Buylly en 1410
  • Builly-lez-Aix en 1486
  • Bully-lez-Grenay en 1511, 1513 et en 1517
  • Builly-en-Gohelle en 1569
  • Bully-en-Goelle en 1709
  • Bulli en Goèle en 1713
  • Buily-en-Gohelle en 1733
  • Builly-en-Goelle au XVIIIème siècle
  • Builly-en-Gohelle au XVIIIème siècle
  • Bully-Grenay en 1750, en 1762 et au XIXème siècle
  • Bully-en-Gohelle en 1702, en 1782 et en 1847
  • Bully-les-Mines depuis 1925, en raison de la vigueur de l’activité minière à l’époque.

Sources:

« Bully-les-Mines » de Jean-Pierre ROGER, maître de Géographie, professeur certifié d’Histoire-Géographie.